Le fonctionnement des communautés locales commence par devenir une réalité dans la conscience collective. Malheureusement, les femmes et les jeunes filles semblent se mettre à l’écart de ces évolutions au sein desquelles elles devraient jouer un rôle crucial. Et pour cause, peu de mécanismes existent pour favoriser la participation des jeunes surtout des filles dans la gouvernance. Et pourtant, c’est un droit fondamental reconnu par la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (article 21). Les droits en matière de participation aux affaires politiques et publiques jouent un rôle primordial dans le renforcement de la gouvernance démocratique, de l’état de droit, de l’intégration sociale, du développement économique, ainsi que dans la promotion de tous les droits de l’homme. Le droit de participer à la vie politique et publique est important pour l’autonomisation des individus et des groupes, et est essentiel pour supprimer la marginalisation et la discrimination surtout des filles.
Dans certaines villes, les jeunes filles sont organisées au sein des clubs, des organisations de jeunesse, mais peinent à être représentées, être écoutées ou voir leurs préoccupations prises en compte au sein des instances de décisions. Cette situation semble s’expliquer par le fait que peu d’entre elles connaissent leurs droits et elles ont de faibles capacités de leadership pour porter des requêtes et contributions à l’endroit des décideurs. Elles sont déjà défavorisées par les perceptions traditionnelles peu valorisantes de leur rôle et des pratiques discriminatoires au sein même des organisations des jeunes dirigées par des hommes.
Par ailleurs, alors que les technologies de l’information et de la communication (TIC) offrent de nouveaux outils de participation, en élargissant l’espace pour l’engagement civique, et peuvent contribuer à rendre les pouvoirs publics plus responsables et plus redevables de leurs actions, ces TIC sont peu utilisées à cette fin par les jeunes. Les TIC sont en effet complémentaire des formes traditionnelles de participation puisqu’elles créent des possibilités supplémentaires de véritable participation, dans des conditions d’égalité.
Amnesty International, avec le soutien de Fonds Canadien d’Initiatives Locales (FCIL) a procédé au renforcement des capacités des jeunes dans les villes d’Afagnan, Aneho, Sokodé et Tchamba à travers le « Projet de soutien à la participation et de dialogue des jeunes filles au développement local au Centre et au Sud Est du Togo » pour les amener à commencer par renverser cette tendance à travers un engagement citoyen responsable. Ce programme de formation a été exécuté à l’endroit de 150 jeunes et filles des villes susmentionnées.
A la suite de ses formations, différentes initiatives ont été prise par les jeunes dans le sens de la participation et l’engagement citoyen.
Afin de consolider les acquis de ces différentes formations et initiatives dans un cadre multiculturel favorisant les échanges d’expériences, Amnesty international organise un forum national des jeunes et filles sur la participation et le dialogue au service de la gouvernance locale. Ce forum qu’abrite la ville de Sokodé est un cadre d’échange et de partages d’expériences entres les bénéficiaires directes du projet en vue de créer un réseau de jeunes filles leaders au sein de leur communauté respective.
A l’orée de la journée internationale des droits humains célébrée le 10 décembre de chaque, il est important de rappeler l’égalité de sexe que prône l’Article 1er de la Déclaration universelle des droits humains.