Le monde numérique offre une connectivité sans précédent, mais il a également donné naissance à de nouvelles formes d’agression et de violence: le cyberharcèlement. Cette pratique insidieuse et destructrice cible des individus à travers des messages haineux, des menaces et des humiliations en ligne.
Comprendre le cyberharcèlement
Le cyberharcèlement, également connu sous le nom de harcèlement en ligne, implique l’utilisation abusive des technologies numériques pour intimider, menacer, humilier ou harceler une personne. Cela peut se manifester sous différentes formes, telles que les messages offensants, la diffusion de rumeurs malveillantes, la manipulation d’images, et plus encore. Le cyberespace devient alors un terrain de jeu pour les intimidateurs et un enfer pour leurs victimes.
Les conséquences du cyberharcèlement sont profondes et durables sur leurs victimes en effet. Les victimes peuvent ressentir de l’anxiété, de la dépression, une baisse de l’estime de soi et même des pensées suicidaires. Les jeunes, en particulier, sont vulnérables aux effets dévastateurs du cyberharcèlement, car ils naviguent dans leur identité et leur image corporelle en ligne.
La Lutte pour un cyberespace sain
La lutte contre le cyberharcèlement nécessite une action collective de la part des individus, des éducateurs, des parents et des plates-formes en ligne. L’éducation numérique doit inclure des discussions sur les comportements respectueux et responsables en ligne, ainsi que des conseils pour signaler et contrer le cyberharcèlement. Les plates-formes en ligne doivent également mettre en place des mécanismes de signalement efficaces.
Les plates-formes en ligne ont la responsabilité de fournir un espace sûr pour leurs utilisateurs. Cela implique la mise en place de politiques strictes contre le harcèlement, la mise en œuvre de mesures de sécurité telles que le blocage et la suppression de contenus offensants, et la promotion de la modération proactive pour identifier et contrer le harcèlement sans verser dans la censure.
Législation et conscience sociale
Les lois contre le cyberharcèlement sont en évolution constante et le Togo à travers sa loi de protection des apprenantes couvre le sujet, reflétant ainsi la gravité de cette menace sous nos cieux. Cette loi prévoit des peines pouvant aller jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et des amendes plafonnant cinq millions contre les auteurs de cyberharcèlement. Ces peines sont aggravées si la victime est un mineur de moins de seize ans. Cependant, la législation seule ne suffit pas. La création d’une conscience sociale autour du cyberharcèlement est tout aussi cruciale. Les témoins et les spectateurs ont un rôle à jouer en signalant les comportements abusifs et en soutenant les victimes.
L’empathie et le soutien doivent être au cœur de la lutte contre le cyberharcèlement. Les amis, la famille et les éducateurs doivent offrir un espace où les victimes peuvent parler ouvertement de leur expérience. L’encouragement à signaler les cas de harcèlement et à demander de l’aide est vital pour briser le silence.
Complément d’information
Loi 2022-020 portant protection des apprenants contre les violences à caractère sexuel au Togo
Article 15 constitue un harcèlement sexuel, le fait pour une personne d’user, de manière répétée, d’ordre, de menace, de contrainte, de parole, de geste, d’écrit ou de tout autre moyen dans le but d’obtenir de l’apprenant contre son gré, des faveurs de nature sexuelle à son profit ou au profit d’une tierce personne.
Est assimilé au harcèlement sexuel, le fait, même non répété, d’user de toute forme de pression grave dans le but réel ou apparent d’obtenir une faveur de nature sexuelle, que celle-ci soit recherchée au profit de l’auteur des faits ou au profit d’un tiers.
Article 16 constitue un cyber-harcèlement sexuel en milieu scolaire, universitaire et dans les centres d’apprentissage et de formation professionnelle, le fait pour toute personne d’utiliser les nouvelles technologies de l’information et de la communication pour humilier ou intimider un apprenant, dans le but d’obtenir de lui des faveurs de nature sexuelle à son profit ou au profit d’un tiers ou de nature à porter atteinte à la dignité, en raison de son caractère dégradant ou humiliant, ou crée à son encontre, une situation humiliante, hostile ou offensante
Article 17: Toute personne, coupable de harcèlement sexuel ou du cyberharcèlement sexuel sur un apprenant, est punie d’une peine d’emprisonnement de trois (3) à cinq (5) ans et d’une amende de trois millions (3 000 000) à cinq millions (5 000 000) de francs CFA ou de l’une de ces deux (2) peines. Lorsque le harcèlement sexuel ou le cyberharcèlement sexuel est commis par une personne abusant de l’autorité que lui confèrent ses fonctions ou lorsque la victime est un mineur de moins de seize (16) ans, l’auteur est puni d’une peine d’emprisonnement de six (6) à dix (10) et d’une amende de six millions (6 000 000) à dix millions (10 000 000) de francs CFA
Les articles de cette page vous sont proposés dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Activisme dans l’espace numérique » avec le soutien du Ministère fédéral des Affaires étrangères de la République fédérale d’Allemagne.