Dans le cadre de la campagne « Défends le Camp », nous demandons plus de protection pour les défenseurs des droits humains anticorruption. Rejoignez notre campagne maintenant et demandez à votre État de prendre des mesures immédiates pour protéger les défenseur·e·s anticorruption qui jouent un rôle essentiel dans la lutte contre la corruption au sein de nos sociétés.
Quel est le problème ?
La corruption est un fléau qui entrave le développement économique, social et politique de nos États et a un effet destructeur sur les droits humains. Les défenseur·e·s anti-corruption ainsi que les lanceurs et lanceuses d’alerte œuvrent courageusement pour exposer et combattre la corruption, contribuant ainsi à la création d’une société plus juste et équitable. Cependant, ces individus sont souvent confrontés à des menaces, des intimidations et des représailles en raison de leur engagement en faveur de la transparence et le respect du droit.
En janvier 2022, au Niger, la journaliste d’investigation et blogueuse Samira Sabou a été reconnue coupable de « diffamation par communication électronique », selon la loi sur la cybercriminalité du pays, et condamnée à un mois de prison et 100 dollars d’amende. La défenseure des droits humains a été condamnée pour avoir republié un article de mai 2021 de l’Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée (GI-TOC) basée à Genève, qui alléguait qu’une cargaison de drogue saisie par l’agence nigérienne de lutte contre le trafic avait été rachetée par des trafiquants de drogue et réintroduite sur le marché.
Agba Jalingo, journaliste nigérian et éditeur de l’organe d’information d’enquête en ligne CrossRiverWatch, a été arrêté par la brigade anti-vol de la police nigériane le 22 août 2019, en relation avec un article dans lequel il accusait l’ancien gouverneur du sud de l’État de Cross River de corruption. Jalingo a passé 36 heures dans le coffre d’un véhicule de police de Lagos à Calabar, la capitale de l’État de Cross River, et 34 jours supplémentaires en détention policière, enchaîné à un congélateur, sans inculpation. Il a finalement été détenu pendant près de six mois, et accusé de trahison, de terrorisme et de cybercriminalité, qui sont toutes des infractions punissables en vertu du code pénal nigérian, de la loi sur l’anti-terrorisme et des lois de 2015 sur la cybercriminalité. Il a été acquitté de toutes ces accusations le 21 mars 2022, près de 30 mois après son arrestation. Entre août 2022 et mars 2023, Jalingo a encore été arrêté deux fois.
Nous demandons instamment aux autorités des pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre de prendre des mesures idoines pour garantir la protection des défenseur·e·s anticorruption. Elles doivent mettre en place des lois qui reconnaissent et protègent le travail des défenseur·e·s anticorruption, garantissant leur sécurité et celle de leurs proches.
Elles doivent aussi assurer l’application des lois existantes pour la protection des défenseur·e·s des droits humains et anticorruption et mettre en place des mécanismes indépendants pour évaluer l’application de ces lois.
Des enquêtes approfondies sur toutes les allégations de menaces, d’intimidations ou de violences contre les défenseur·e·s anticorruption doivent être conduites et les responsables traduits en justice.
Que pouvez-vous faire pour aider ?
Signez cette pétition pour exprimer votre solidarité envers les défenseurs anti-corruption et appelez les Etats d’Afrique de l’Ouest et du Centre à agir de manière décisive pour protéger ceux qui combattent courageusement la corruption et tiennent un langage de vérité aux autorités.