Leonard Peltier, indien anishinaabe-lakota, était membre du Mouvement indien d’Amérique (AIM), qui défend les droits des Amérindiens. Le 26 juin 1975, au cours d’un affrontement auquel des membres de l’AIM ont participé dans la réserve indienne de Pine Ridge (Dakota du Sud), deux agents du FBI, Ronald Williams et Jack Coler, ont été abattus. Leonard Peltier a été déclaré coupable du meurtre de ces deux hommes en 1977 et condamné à deux peines consécutives de réclusion à perpétuité. Leonard Peltier a toujours nié avoir tué ces agents.
Myrtle Poor Bear, une indienne lakota qui vivait à Pine Ridge, a été l’un des témoins clés dans cette affaire. C’est sur la base de sa déposition, selon laquelle elle avait vu Leonard Peltier tuer les deux agents, que celui-ci a été extradé depuis le Canada, où il s’était réfugié après la fusillade. Toutefois, Myrtle Poor Bear s’est par la suite rétractée. Elle n’a pas été citée comme témoin à charge lors du procès, mais le juge s’est opposé à ce qu’elle soit citée comme témoin à décharge comme le demandaient les avocats de Leonard Peltier, au motif que son témoignage « risquait d’être très préjudiciable pour les autorités ». En 2000, Myrtle Poor Bear, dans une déclaration publique, a affirmé que son témoignage initial était le résultat de plusieurs mois de menaces et de harcèlement de la part d’agents du FBI.
Le Comité fédéral des libérations conditionnelles a toujours refusé d’accorder une libération conditionnelle à Leonard Peltier, au motif que celui-ci refusait d’admettre une responsabilité pénale dans le meurtre des deux agents du FBI. Pourtant, à l’issue d’une de ces audiences, le Comité a reconnu : « L’accusation a admis qu’il n’existait pas de preuve directe indiquant que vous aviez participé personnellement à l’exécution de deux agents du FBI. »
Leonard Peltier souffre de diverses affections, notamment de troubles rénaux, d’un diabète de type 2, d’hypertension artérielle, de troubles cardiaques, d’une maladie dégénérative des articulations, d’un essoufflement constant et d’étourdissements. En 1986, un accident vasculaire cérébral l’a rendu quasiment aveugle d’un œil. En janvier 2016, les médecins lui ont diagnostiqué une affection mettant sa vie en danger : un volumineux anévrisme de l’aorte abdominale, qui risque de se rompre à tout moment, entraînant sa mort. Il se déplace actuellement avec l’aide d’un déambulateur en raison d’une mobilité réduite et a contracté le COVID-19 en 2022. Il risque toujours d’être infecté à nouveau tant qu’il reste en détention.
En raison des nombreuses questions litigieuses lors du procès, de l’épuisement de toutes les voies de recours, du temps que Leonard Peltier a déjà passé en prison, du fait qu’il a toujours clamé son innocence et de ses problèmes de santé chroniques, Amnesty International soutient les appels à la clémence en faveur de cet homme.
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