Les autorités togolaises ont pris des initiatives pour rendre plus abordables les soins de santé maternelle, mais il est essentiel qu’elles mettent en place de nouvelles mesures pour que les femmes enceintes puissent accoucher de façon digne dans des établissements où elles recevront une aide et des soins appropriés. Agissez maintenant pour exigez la garantie du droit à la santé maternelle au Togo
Quel est le problème?
Au cours des dernières années, les autorités togolaises ont pris des initiatives pour rendre plus accessibles les soins de santé maternelle. Le programme Wezou, lancé en 2021, représente une importante avancée car il vise à réduire les taux de mortalité maternelle et néonatale en permettant aux femmes d’avoir accès aux services de santé maternelle à moindres frais. Une dérogation spéciale est accordée aux jeunes filles âgées de moins de 18 ans selon les autorités. Cependant des améliorations sont encore nécessaires.
En amont de son lancement, des sites internet officiels avaient annoncé que le programme Wezou allait « rendre les soins de santé gratuits pour les femmes enceintes ». Mais en pratique, seuls certains services sont gratuits. Par exemple, les antibiotiques qui sont souvent prescrits après l’accouchement ne sont pas couverts par le programme. Aussi, le programme Wezou est conçu pour l’échelon sanitaire périphérique c’est-à-dire les centres médico-sociaux (CMS). Il n’est pas effectif au centre hospitalier universitaire Sylvanus Olympio (CHU SO) ce qui constitue également un frein à l’effectivité de la prise en charge pour les couches les plus vulnérables—y compris les patientes mineures qui ont besoin de l’accord du service en charge du programme afin d’être enrôlées.
Selon les lignes directrices de l’OMS, il est important de promouvoir des « soins de maternité respectueux », c’est-à-dire des soins qui sont fournis avec humanisme de façon à préserver la dignité des femmes {…}, à garantir leur protection contre la souffrance et les mauvais traitements ». Cependant, malgré les efforts consentis par le gouvernement togolais pour réduire les taux de mortalité maternelle et néonatale, les femmes enceintes sont toujours vulnérables face à une mauvaise prise en charge ; le personnel de santé reste indexé même si pour eux aussi les conditions de travail sont difficiles.
Tous les services de maternité visités manquaient de personnel suffisant mais également d’équipements de base nécessaires pour recevoir les patientes et assurer les soins. Dans un des centres médico-sociaux (CMS) de Lomé, la délégation d’Amnesty International a constaté que les tables d’examen étaient en piteux état dans la salle de consultation anténatale, et en raison du manque de lampes scialytiques, les sage-femmes devaient utiliser la torche de leur téléphone portable pendant les consultations.
En 2024, un important lot de matériel a aussi été mis à la disposition des structures sanitaires pour renforcer leurs capacités de prise en charge. De même le personnel soignant a été renforcé en effectif notamment au niveau des sages femmes, accoucheuses et des gynécologues obstétriciens
Cependant, ces efforts notables restent insuffisants face à la situation constatée dans les services de maternité qui ont été visités par les délégués d’Amnesty International. Les autorités togolaises doivent agir pour mettre fin aux mauvaises conditions d’accouchement que vivent les femmes enceintes dans les centres de santé au Togo.
Ce que vous pouvez faire
Rejoignez-nous pour exiger la garantie du droit à la santé maternelle au Togo. Signez cette pétition maintenant!