Le défenseur des droits de l’homme (DDH) est un individu qui s’engage pacifiquement, seul ou collectivement, pour la promotion, la protection et la mise en œuvre des libertés fondamentales et des droits de l’homme universellement reconnus.
Il peut être journaliste, défenseur de l’environnement, lanceur d’alerte, syndicaliste, avocat ou membre d’une association caritative, militant ou activiste occasionnel ou toute personne. Ce qui est important dans la définition du défenseur des droits de l’homme, c’est l’action qu’il mène en faveur des droits de l’homme.
Le DDH défend n’importe quel droit fondamental au nom d’une personne ou d’un groupe de personnes. Il cherche à promouvoir et protéger les droits civils et politiques, les droits économiques, sociaux et culturels ainsi que leur mise en œuvre.
Ce travail laborieux s’exerce dans des conditions pas toujours faciles dans la société. Car l’Etat qui devrait être le premier garant de la sécurité sociale des populations, le premier protecteur, confond des fois son rôle et considère les DDH comme un obstacle à la réalisation de ses desseins malsains à travers certains de ses administrés. Or, c’est lui, l’Etat, qui devrait protéger tous les citoyens comme le mentionne si bien Emmanuel Macron, Président de la République française dans un discours devant ses partisans le 7 mai 2017 dans la cour du Louvre à Paris où il déclarait : « l’Europe et le monde attendent que nous défendions l’esprit des Lumières. Ils attendent que, partout, nous défendions les libertés, que nous protégions les opprimés. Ils attendent que nous portions une nouvelle espérance, un nouvel humanisme, celui d’un monde plus sûr, d’un monde de croissance, de plus de justice, de plus d’écologie... »
Cette déclaration qui à priori s’adresse aux européens, dépasse leurs frontières pour se retrouver dans d’autres pays ou continents vu l’importance de la thématique abordée qui est commune à tous les être humains et étant donné que le monde est devenu aujourd’hui un village planétaire où les barrières semblent levées grâces aux avancées technologiques.
Parler de peuples marginalisés, de peuples opprimés dans un Etat, c’est indexer l’Etat, le mettre au banc des accusés pour non assistance à ce peuple qu’il est censé défendre de toute ses forces, de toutes ses énergies selon les différents traités et conventions qu’il a signés. L’Etat démissionne donc soit par manque de moyens, soit par manque de volonté pour laisser la tâche à d’autres composantes de la société parmi lesquelles le DDH qui occupe une place de choix.
Le DDH demeure donc une solution, mieux la solution pour défendre toute sorte de droit dont le citoyen est victime dans la société, lorsqu’il fait un travail professionnel. C’est-à-dire un travail qui respecte les principes d’éthique et de déontologie comme l’impartialité, l’acceptation de l’universalité des droits de l’homme telle que définie dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, les actions non violentes etc.
Il est sollicité au quotidien pour trouver des approches de solutions aux difficultés rencontrées par les populations. Quoique n’étant pas l’Etat ou n’ayant pas les moyens de l’Etat, le DDH se bat pour satisfaire les besoins des populations à travers des actions de dénonciation, de concertation et de plaidoyer. S’il n’existait pas, il aurait fallu l’inventer car il joue un rôle de contre pouvoir dans un Etat à travers ses actions quand celles-ci sont bien menées.
Une disposition reconnue par l’article 18 de la Déclaration sur le droit et la responsabilité des individus, groupes et organes de la société de promouvoir et protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales universellement reconnus communément appelés Déclaration des Nations Unies sur les Défenseurs des droits de l’homme, où il est clairement mentionné que « chacun a des devoirs envers la communauté et au sein de celle-ci, seul cadre permettant le libre et plein épanouissement de sa personnalité », alinéa 1. « Les individus, groupes, institutions et organisations non gouvernementales ont un rôle important à jouer et une responsabilité à assumer en ce qui concerne la sauvegarde de la démocratie, la promotion des droits de l’homme et des libertés fondamentales ainsi que la promotion et le progrès de sociétés, institutions et processus démocratiques », alinéa 2. « Les individus, groupes, institutions et organisations non gouvernementales ont également un rôle important à jouer et une responsabilité à assumer pour ce qui est de contribuer, selon qu’il convient, à la promotion du droit de chacun à un ordre social et international grâce auquel les droits et libertés énoncés dans la Déclaration universelle des droits de l’homme et les autres instruments relatifs aux droits de l’homme peuvent être réalisés dans leur intégralité », alinéa 3.
En somme, l’Etat doit pouvoir s’acquitter de ses obligations internationales en matière de droits de l’homme qu’il a contractés en ratifiant des instruments internationaux. Il doit être un garant de l’Etat de droit, de la bonne gouvernance, préconisant la démocratisation et la lutte contre la corruption et l’abus de pouvoir, et expliquer à la population comment voter et pourquoi il est important de participer aux élections.
Bonaventure N’Coué MAWUVI