UNIVERSITE DE KARA : La semaine de l’Etudiant connait la prestation du Groupe Local Peace de Kara d’Amnesty International Togo.

Lancée le lundi 27 mars 2023 par les plus hautes autorités universitaires, la semaine de l’étudiant édition 2023 a été marquée par une singularité : la présence remarquée du mouvement d’Amnesty International.

En effet, dans la poursuite des festivités de ladite semaine le mardi 28 mars 2023, les anciens membres des clubs scolaires EDH aujourd’hui étudiants de l’Université de Kara mobilisés sous la houlette des deux (02) groupes locaux (Peace et Freedom), ont sensibilisé leurs camarades et toute la communauté universitaire sur l’utilisation responsable des réseaux sociaux à travers deux (02) sketchs. Une telle initiative vise à faire des étudiants de l’Université de Kara des citoyens responsables respectueux de la personne humaine et engagés dans la promotion de la paix et la cohésion sociale par un bon usage des réseaux sociaux. Il s’agit là d’une initiative dénommée « Utilisateur des réseaux sociaux, je prône la cohésion sociale en milieu universitaire ».

Ces deux (02) sketchs sont motivés par l’évidence selon laquelle le passage du statut de produit de luxe à celui de bien de grande consommation en ce qui concerne l’accès à l’internet au Togo n’est sans conséquences sur la qualité des informations véhiculés sur les réseaux sociaux ainsi que sur la sécurité des personnes et le respect de leur dignité.

Le premier sketch, intitulé « Les réseaux sociaux et le harcèlement sexuel », présente Franck étudiant en deuxième dont les parents peinent à supporter la formation universitaire, résolu à se venger de Aïcha, bachelière à la quête de l’assistance financière. Cette dernière fit la connaissance d’un enseignant chercheur, enfant adoptif de son père retraité qui lui prodigua de sages conseils l’incitant à une meilleure concentration sur les études et s’est mis à sa disposition pour tous ses besoins financiers. Dès lors, la relation amoureuse entre elle et Franck connut un refroidissement ; source d’incompréhensions et de mécontentements de ce dernier. Poussée par son ami, Franck réussit à filmer Aïcha alors qu’elle prenait son bain puis la réduit à son esclave sexuel et réduite au silence sous peine de publier la vidéo sur les réseaux sociaux.


Franck (à droite) à l’écoute de son ami

Le sort réservé à l’enseignant chercheur était la publication d’une vidéo de lui prise durant le cours et montée de telle sorte que les propos ne sont autres que des velléités proférées à l’égard des autorités nationales. Une amie de Aïcha lui conseilla Amnesty International Togo comme un organe national de défense et de protection des droits humains dont les enquêtes ont abouti à l’arrestation de Franck et de son ami puis de leur exclusion de l’université pour cinq (05) ans par le conseil de discipline universitaire.

Aïcha et sa copine reçues par Amnesty

« La désinformation et l’escroquerie via les réseaux sociaux » est l’intitulé du deuxième sketch. Il expose la stratégie d’escroquerie mise en place par un groupe d’étudiants en vue de surmonter les difficultés financières. Ils mirent sur pied un site web, falsifient les documents officiels et véhiculent des communiqués via les réseaux sociaux au nom des autorités universitaires ou facultaires et arnaque leurs camarades contre diverses promesses de prestations : obtention des allocations, réclamation d’allocations auprès de la direction des bourses et stages (DBS), …

   Point de départ du projet de création du site web

A la suite d’une note falsifiée au nom du président de la BDS relative à la suspension des allocations qui a failli donner naissance à une insurrection universitaire, le réseau d’étudiants arnaqueurs a été démantelé et conduit devant la procureure générale pour répondre de ses actes.

     Condamnation des membres du réseau

La procureure générale s’est inspirée de deux (02) articles du cadre législatif de la liberté d’expression au Togo pour prononcer la sentence.

Il s’agit, premièrement, de l’article 25 de la loi 2018-026 sur la cybersécurité et la lutte contre cybercriminalité qui dispose que :

« Quiconque communique ou divulgue par le biais d’un système informatique, une fausse information tendant à faire croire qu’une destruction, une dégradation ou une détérioration de biens ou une atteinte aux personnes a été commise ou va être commise ou toute autre situation d’urgence, est puni d’un (1) à trois an(s) d’emprisonnement et d’un million (1 000 000) à trois millions (3 000 000) de francs CFA d’amende ou de l’une de ces deux (2) peines ».

Deuxièmement, l’article 497 du code pénal togolais : 

« La publication, la diffusion ou la reproduction, par quelque moyen que ce soit, de nouvelles fausses, de pièces fabriquées, falsifiées ou mensongèrement attribuées à des tiers lorsque, faite de mauvaise foi, elle trouble la paix publique, ou est susceptible de la troubler, sera punie d’une peine d’emprisonnement de six (6) mois à deux (2) ans et d’une amende de cinq cent mille (500 000) à deux millions (2 000 000) de francs ou de l’une de ces deux peines seulement ».

Signalons qu’avant la montée sur scène des acteurs, le Vice Doyen de la faculté des lettres et sciences humaines (FLESH), M. KABA a exhorté l’ensemble des étudiants en particulier ceux de ladite faculté, puisque c’est de sa journée qu’il s’agit, à militer dans des mouvements associatifs qui sont des cadres de formation et de culture par excellence.

Les étudiants de l’Université de Kara savent beaucoup mieux sur Amnesty International grâce aux brochures d’informations reçues. Par ces actions, les bases de l’identification des adhérents au future club EDH sont ainsi lancées sur le site universitaire de Kara.