Togo : La santé maternelle – Et si on en parle davantage ?

Soutenir et promouvoir la campagne d’Amnesty international sur le droit à la santé maternelle, tel est l’objectif que s’est assigné le GL Solidarité lors de sa séance de sensibilisation du 15 avril écoulé. L’activité a eu pour cadre la Chambre Communale de Métiers de Togblékopé, une banlieue de Lomé. Elle a vu la participation d’une centaine de personnes en majorité des jeunes.

  • La santé maternelle au Togo : parlons-en !

« Les autorités togolaises ont pris des initiatives pour rendre plus abordables les soins de santé maternelle, mais il est essentiel qu’elles mettent en place de nouvelles mesures pour que les femmes enceintes puissent accoucher de façon digne dans des établissements où elles recevront une aide et des soins appropriés ».

Cette déclaration de Monsieur Aimé ADI, Directeur de la Section togolaise d’Amnesty International (AI-Togo) en juillet passé à l’ouverture de la campagne liée au droit à la santé maternelle, résume l’importance accordée à la santé maternelle pour qu’on en fasse une campagne.

La santé maternelle selon l’Organisation Mondiale de la Santé, « se rapporte à la santé des femmes pendant la grossesse, l’accouchement et la période postnatale ». Et les spécialistes d’ajouter, « Chacune de ces étapes devrait être une expérience positive, permettant aux femmes et à leurs bébés d’atteindre leur plein potentiel de la santé et de bien-être ». Elle s’inscrit donc dans la cadre de la promotion du droit à la santé prévu par les Droits Economiques et Sociaux Culturels (DESC) et de son pacte.

  • Comment pouvait-il en être autrement ?

En effet, la santé maternelle est selon l’OMS la période où la femme donne la vie. Donner la vie est un moment crucial où deux êtres, la mère et le bébé doivent être placés dans de bonnes conditions. Or ces conditions font défaut souvent.

Selon un rapport de l’ONU enfance (UNICEF 2023) « au Togo, le taux de mortalité infantile est de 43 décès pour 1000 enfants nés vivants et le taux de mortalité néonatale qui concerne les nourrissons morts avant d’avoir atteint l’âge de 28 jours est de 24 décès pour 1000 enfants nés vivants. Le taux de mortalité maternelle est également élevé au Togo avec 399 décès de mères pour 100.000 naissances vivantes ». Comment et pourquoi mourir en voulant donner la vie ? La question est pertinente quand on sait qu’au même moment, des textes internationaux relatifs à ce droit sont ratifiés par le Togo ? Mieux encore, l’article 97 du Code togolais de la santé stipule que « toute femme enceinte a le droit de bénéficier d’un bon suivi de sa grossesse, d’un accouchement sécurisé et de soins postnatals aussi bien pour elle-même que pour son enfant ».

Cependant, force est de constater qu’entre les textes et la réalité, il y a un pont à franchir. Dans un texte intitulé « des femmes accouchent par terre à cause du manque de personnel et d’équipements ». AI-Togo met en lumière les multiples difficultés que rencontrent les femmes dans les districts sanitaires lors des accouchements et déplore que le programme national d’accompagnement de la femme enceinte et du nouveau-né baptisé « Wezou » n’est pas totalement effectif : « Si le programme Wezou représente une avancée, des améliorations sont encore nécessaires » et lance un appel aux autorités togolaises à respecter leurs engagements pris afin de garantir le droit à la santé en veillant à ce qu’un personnel médical qualifié suffisant soit disponible et que des équipements adéquats soient mis à disposition. Sur ce timbre, la conclusion revient à Fabien Offner, chercheur au bureau d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre : « Les autorités togolaises doivent s’efforcer d’améliorer l’accès aux soins de santé en particulier en ce qui concerne la qualité des équipements et des soins dans les centres de santé maternelle ».

Le groupe local Solidarité de Lomé a donc profité de la journée mondiale de la santé célébrée le 7 avril pour soutenir cette campagne lancée par la Section.

La pétition de la campagne est toujours disponible en cliquant sur le lien suivant : Agir